La finance islamique, l’outil manquant dans le financement des infrastructures en Afrique

ACS Capital
3 min readFeb 14, 2022

La finance islamique est un moyen d’effectuer des transactions et des opérations bancaires dans le respect de la loi islamique ou charia. La finance islamique est une industrie de 2,5 milliards de dollars, présente dans plus de 80 pays.1 Les institutions financières islamiques aident à mobiliser l’épargne privée pour des projets d’infrastructure du secteur public qui peuvent rapporter des bénéfices sur la base d’un partage des profits, comme le péage pour l’utilisation d’une autoroute. Certains projets d’infrastructure construits par le secteur privé pour le gouvernement peuvent être achetés en prévision des rendements.

Sukuk et Moucharaka

Un Sukuk est une sorte d’obligation islamique (contrairement aux obligations occidentales, le paiement d’intérêts n’est pas autorisé par la charia), dans laquelle l’émetteur d’un Sukuk vend un certificat et utilise le produit de la vente pour acheter un actif dans lequel le groupe d’investisseurs a un intérêt partiel direct. L’émetteur conclut un accord pour racheter l’obligation à une date ultérieure à sa valeur nominale.

La Moucharaka est un accord de partenariat conjoint en finance islamique dans lequel les profits et les pertes sont partagés. Étant donné que les gains d’intérêts ne sont pas autorisés, une moucharaka permanente est souvent utilisée pour le financement à long terme, car elle n’a pas de date de fin spécifique et se poursuit jusqu’à ce que les partenaires décident de la dissoudre, comme les partenaires de capitaux propres dans une entreprise. 2

La structure de la Moucharaka

Volumes de Sukuks en Afrique

Les Sukuk et les Moucharaka seraient d’excellents instruments pour financer les infrastructures (conçus comme des PPP).

Les instruments de financement islamiques peuvent être particulièrement adaptés au développe- ment des infrastructures, car il s’agit d’un système lié à des actifs, fondé sur le partage des risques dans les activités halal ou licites, plutôt que sur les gains d’intérêts. En outre, le haut degré de transparence qu’ils offrent incite à suivre les projets d’infrastructure et à améliorer l’efficacité de la construction et de l’exploitation des projets.3

Pour les projets PPP d’infrastructure, une structure moucharaka (avec une institution financière et des investisseurs en capital) serait l’idéal car les deux parties restent investies et partagent les profits et les pertes du projet. Par exemple, le gouvernement peut fournir le terrain nécessaire à l’infrastructure, tandis que le secteur privé peut fournir le capital et le soutien à la construction. Le partenariat continu dans cette structure permet d’atténuer le risque lié au projet pour les PPP d’infrastructure.

Le Sukuk est devenu un instrument essentiel pour mobiliser des capitaux à moyen et long terme en Afrique. Avec l’accroissement d’infrastructures durables en Afrique, les Sukuk en tant qu’instrument de levée de fonds sont de plus en plus utilisés par les fonds d’investissement, notamment à cause de leur viabilité et de leur dynamisme.

La finance islamique a un potentiel de croissance, car elle peut soutenir le développement durable par le biais des PPP et des résultats socio-économiques positifs.

ACS Capital Sénégal.

  • https:llwww.soundvision.comlarticlelfinancing-infrastructure-building-role-of-islamic-financial-institutions
  • Worldbank documents
  • https:llwww.islamicfinance.coml2018l02lsukuk-issuance-africa-prospect-growthl
  • https:llblogs.worldbank.orglvoiceslhow-islamic-finance-can-boost-infrastructure-development

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ACS Capital

ACS Capital est une société de conseil en finance d’entreprise basée à Dakar, Sénégal et spécialisée dans l’immobilier et les infrastructures.